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« Je ne suis certainement pas un retraité de la politique. »…

Eh bien, pour moi, c’est un peu la même chose…

Le fait de ne pas repartir sur un mandat politique, à Lille, ne signifie pas que je prends une retraite politique …

La chose politique m’intéresse toujours, mais j'ai déjà rempli 3 mandats en tant que conseillère municipale, je ne pense pas découvrir de nouvelles choses en m'engageant de nouveau pour ce mandat, et j'aime apprendre...de plus je n’habite plus Lille, et j’ai dans mes principes qu’il faut habiter la ville pour laquelle on se présente.

J’ai été fidèle aux électeurs qui m’ont permis d’exercer ce mandat de conseillère municipale durant 19 années…Je n’ai pas compté mes heures données aux lillois et à la ville, j’ai défendu mes convictions et mes principes:

Lorsque je n’ai plus été d’accord avec

- la conception d’un mandat qu’avaient certains élus de la liste à laquelle j’appartenais (l'UPL), j’ai quitté le groupe qui ne voulait pas remettre en cause ces attitudes d’élus de nos rangs, ni les combattre…Cela dessert terriblement la politique d’ignorer, « de faire avec » ces comportements.

- Idem pour un parti politique l’UMP, mais je pourrais tenir les mêmes propos pour le PS. Ces partis sont devenus des écuries politiques au service de la pérennité de barons locaux, avant d’être des creusets de confrontations d’idées au service des concitoyens…

Malheureusement, la démocratie souffre de cette dérive et l’abstention de plus en plus grande aux élections en est un signe préoccupant. La limitation des mandats est une excellente mesure, hélas, ce sera pour 2017 !

Je n’ai jamais regretté d’être partie…J’ai gagné une liberté politique et de nouvelles responsabilités qui m’ont permis de rencontrer, d’apprécier et de travailler avec De Villepin.

La politique dédiée à l’enfance est un sujet qui me passionne et que je connais bien: 37 années d’enseignement et de contacts quotidiens avec les enfants et les familles permettent d’avoir une vision précise des différents enjeux à relever et de la nécessaire complémentarité des différentes parties prenantes.

Une ville n’a pas à se substituer ni aux enseignants, ni aux parents.

Chacun son rôle ! chacun sa tâche !

Le constat est le même pour les enseignants qui n’ont pas à se substituer aux parents, ni à se laisser envahir par une politique éducative municipale (droite ou gauche) qui veut absolument se rendre visible aux parents, ni les parents se substituer aux enseignants ou abandonner leur responsabilité éducatives aux mains des services péri éducatifs ou associatifs…

L’enfant n’est bénéficiaire que lorsque les trois acteurs jouent leur rôle et restent complémentaires…

Lorsque l’un fait défaut, ou se substitue à un autre, il y a perte de repères pour l’enfant…

Les trois acteurs sont indissociables et complémentaires au bien être et à l'avenir de l'enfant…

Enseigner doit rester du ressort des enseignants, Eduquer du ressort des parents, et Accompagner du ressort de la municipalité.

Ces réflexions semblent aller de soi, pourtant la réalité est autre.

Il faut que chaque partie prenante fasse sa part de travail, et prenne conscience de sa responsabilité, sans se substituer aux autres.

C’est là que la politique entre en jeu : l’état pour créer les conditions favorables aux apprentissages (enseignants, programmes scolaires, formation), les parents pour leur rôle éducatif, et la municipalité pour accompagner les deux autres (aider les associations qui oeuvrent dans les actions tournées vers l’enfant ; aider les projets impulsés par les écoles et qualifier l’offre péri éducative, aider les parents par une politique préventive : santé, nutrition, cadre de vie…).

Je parle, bien sûr, de situations courantes. Lorsqu’un enfant est en situation de danger, ou en situation préoccupante, c'est aux services sociaux d'être présents et de prendre le relais parental…



Une politique éducative municipale bien comprise doit se construire à partir d’un diagnostic, et de régulations… Le diagnostic, à Lille, a été fait…encore faut-il, pour la municipalité, rectifier le tir si les problèmes continuent de s’accumuler…Et cela reste le cas!



Quelques exemples :

- la pause méridienne, qui pèche depuis 20 ans par manque de recrutements, par manque d’animateurs qualifiés, par l'existence d'un turnover préoccupant (étudiants et chercheurs d’emplois), par manque d'attrait (absences répétées)…Et j’ai bien peur que la rentrée 2014 soit très problématique avec la mise en place des nouveaux rythmes scolaires…

- le faible taux du nombre d’ASEM par classe (1 pour une classe et demie en maternelle, des personnes à 35H, 28H… pas toutes titulaires d’ailleurs), alors que la volonté de Martine AUBRY est d’accueillir toujours plus d’enfants de deux ans… - l’insuffisance du nombre de places en crèches à Lille est aussi une problématique de la politique dédiée à la petite enfance, il ne suffit pas de refaire un règlement pour combler ces manques-là



Je lis dans la presse que le bilan éducatif est bon car la ville a restauré, construit, entretenu ses écoles…

Mais quoi de plus normal?

Cela fait partie des compétences d'une ville d’assurer la sécurité et le confort des bâtiments municipaux scolaires qui accueillent les enfants… Il n’y a rien d’extraordinaire à cela…



Alors, non, je ne quitte pas la politique…qui reste passionnante quand elle est au service du citoyen et non au service des politiques.

Je souhaite, durant quelques temps, me donner aussi plus de temps pour d’autres centres d’intérêts que j’ai parfois négligés mais qui m’attirent tout autant : ma famille, mes amis, l’écriture, la littérature, la peinture, les voyages …