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Lettre ouverte à Dominique de Villepin

Cher Dominique,

Comme vous aviez raison en déclarant, au lendemain de votre impossibilité de vous présenter à l’élection présidentielle:

« La première chose que nous devons admettre, non pas en petits cercles de responsables informés, mais à haute voix, devant le peuple français qui le sent bien, tient en un constat simple : cela ne peut continuer ainsi.

Nous ne pouvons plus continuer à subir l'alternance des partis, les majorités courtes aux idées courtes.

L'union nationale est la seule issue.

Elle est difficile aujourd'hui, parce que chacun veut faire entendre sa petite musique et veut pour cela couper le son des autres. Elle sera encore plus difficile demain, à l'heure des élections législatives, parce que les partis se jetteront avec toute la force du désespoir dans l'égoïste bataille pour le maintien de leurs prérogatives. Elle sera inévitable six mois ou un an plus tard, lorsqu'il s'agira de répondre au défi financier immense, lorsque la dette se rappellera à nous, une fois de plus... N'oublions pas non plus l'urgence sociale, qui ne va pas se dissiper par miracle au lendemain des élections, à l'heure où les fins de mois sont difficiles pour quinze millions de Français, où huit millions vivent dans la pauvreté, où les ouvriers et les employés voient avec angoisse l'érosion de l'emploi et la fermeture des usines...

…En août, en septembre, les promesses de la campagne électorale seront depuis longtemps cendres et poussière. Ce message-là, je vous le garantis, restera intact. Préparons-nous à faire notre devoir, encore et toujours. A la colère et à la peur, sachons opposer, une fois de plus, inlassablement, la raison et l'espoir. »

Les faits vous donnent raison, les français, pas plus qu’ils n’avaient trouvé dans la politique de Nicolas Sarkozy de réponses à leurs problèmes, ne trouvent de satisfaction dans celle de François Hollande…

La droite, plus préoccupée de ses bagarres internes que de nouvelles propositions à présenter aux français, se leurre en pensant tirer son épingle du jeu, lors des prochaines élections municipales ou européennes…Coppé, Fillon, Sarkozy sont dans la même nasse.

La gauche, qui parle à plusieurs voix gouvernementales, se rend inaudible. Elle peine à donner un cap : sa politique brouillonne et ses bouées de sauvetage jetées, à l’aveugle, aux français, n’ont aucune chance de les accrocher…

Et ce n’est pas les différents scandales successifs de ces dernières années, au plus haut sommet de l’état, ni aux timides mesures sensées y mettre un terme qui pourraient redresser l’image qu’ont les français de leur classe politique.

Toute la classe politique est touchée par ce rejet…

L’insatisfaction et la colère de nos concitoyens face à cette inaptitude politique des gouvernements successifs de droite, ou de gauche, ne peuvent qu’alimenter le réservoir du Front National.

Marine Le Pen, en stratège rompue à la communication politique a bien compris qu’il lui fallait donner une image plutôt candide et nouvelle de ses troupes. Quoi de plus sympathique, qu’un jeune de vingt, vingt-cinq ans, primo adhérant, vierge de tout passé politique et qui assure du haut de sa post adolescence pouvoir changer le monde? C’est un rêve de gamin…Qui n’est pas passé par ce stade ?

Ce parti qui mise sur les « jeunes » sera forcément jugé: « plus désintéressé » par les français …

Lassés par des discours politiques redondants et aseptisés, qui ont figé la parole politique sur papier glacé, sans apporter de solutions aux problèmes des français, ces derniers veulent passer à autre chose…

Redoutable stratégie du FN… A la veille de nouvelles échéances électorales, sur fond d’incapacité politique et pendant que les partis UMP et PS tout occupés à leurs futures listes, dépoussièrent les troupes, ménagent susceptibilité et pouvoirs de nuisance, le Front National a déjà testé sa stratégie et joue sur du velours…

Il faut faire échec au Front National, pas dans un esprit clanique, mais pour faire échec à la politique qu’il propose. Elle envoie les français dans une impasse sociale, économique et financière.

Il est temps de s’unir pour proposer des solutions nouvelles et combattre alors le Front National. « La politique à la papa » (les petites chapelles et les grandes messes) ne présente plus aucun intérêt pour les français en 2013.

Alors, oui, cher Dominique, cela ne peut continuer ainsi, l’unité nationale est la seule issue…

Soyons de plus en plus nombreux à le dire.