IB.jpgDepuis quelques semaines, le débat sur la semaine scolaire et le retour à la semaine de quatre jours et demi revient sur le devant de la scène nationale et Lilloise.

Je souhaite apporter mes réflexions au débat, sous le double éclairage de mon expérience professionnelle de directrice d'école et d'enseignante depuis plus de 30 ans et de mon mandat municipal Lillois qui m'a permis d'apporter, à plusieurs reprises, une autre vision du PEG Lillois.

C'est un fait, les enfants sont de plus en plus fatigués.

Plusieurs paramètres sont en cause:

· Le manque de sommeil: couchés tardifs, levés matinaux...et en plus pour les tout petits une sieste soumise aux circonstances familiales...

· Une présence accrue en collectivité, source de fatigue, qui atteint des sommets en journées continues de 7H00 (levers 6H15) jusqu'à 18H30 pour certains enfants...

· L'addiction aux écrans: Télé, PC, consoles... qui fatigue l'enfant et diminue, de fait, sa capacité de concentration à l'école.

· Le manque d'activités physiques et le déséquilibre alimentaire qui n'apportent pas toutes les ressources et l'énergie nécessaires aux corps des enfants en pleine croissance.



Il s'agit bien là d'un déficit en matière d'éducation à la santé.

Cette éducation à la santé est d'abord une responsabilité parentale.


Pour devenir un art de vivre commun au plus grand nombre de citoyens, elle doit être accompagnée par une volonté politique forte, et devenir le pivot de toute politique en direction de l'enfant.

La moitié de la réponse à la fatigue des écoliers est d'abord dans la promotion d'une politique d'éducation à la santé...construite avec tous les acteurs concernés.

Dans le même temps, et parce que les rythmes de vie ont des effets sur la santé, il faut effectivement prendre en considération le rythme annuel de nos écoliers et les préconisations des évaluateurs.
Mais il faut coupler les deux: promouvoir une éducation à la santé et modifier les rythmes de vie de l'enfant...Si l'un se fait sans l'autre il ne peut y avoir de résultat probant...

Le comparatif des résultats scolaires avec nos partenaires européens ne permet plus le doute: si l'on veut améliorer ces résultats, il est nécessaire d'augmenter le nombre de jours d'école, de diminuer le temps des grandes vacances scolaires et de mettre en place une juste répartition sur la semaine scolaire des heures de classe...

Et on ne pourra pas faire non plus l'impasse d'une prise en compte de l'évaluation de notre système scolaire, éclairés du récent rapport de la cour des comptes sur notre système éducatif et des travaux de la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance au ministère de l'Education Nationale.

Une chose est sûre, au local, comme au national, c'est avec un projet argumenté, expliqué, bien compris donc motivant que l'on emportera l'adhésion, les efforts et la participation de tous les acteurs: les parents, les enfants, les enseignants, les éducateurs, la ville, et l'état...

Il doit donc se construire à l'échelle de la ville et à l'échelle de la nation, avec une volonté politique affirmée. ».