CM 180509

Permettez, que nous intervenions aussi, mais de façon moins consensuelle, sur ce dossier de l’aménagement du rythme de vie de l’enfant, qui a fait couler beaucoup d’encre, mais qui ne vous fait plus saliver du tout…

Avant d’entrer dans le vif du sujet, une petite parenthèse : Si je peux comprendre que monsieur DE SAINTIGNON , vienne au secours de Patrick KANNER et Maurice THORE, même si c’est un peu maladroit de sa part de souligner ainsi la faiblesse de ses collègues sur la gestion de ce dossier, je ne peux admettre la sempiternelle désignation du gouvernement comme éternel coupable de tous les maux politiques lillois. La mauvaise foi ne peux être l’arme politique privilégiée d’élus en mal de dédouanement ! Mais je vais y revenir dans mon intervention.

Aujourd’hui, sur ce dossier vous battez en retraite, après deux mois de croisade et au pas de charge dans les quartiers lillois pour tenter d'imposer la semaine de quatre jours et demi….

Et cherchant une issue, ou un plan B pour tenter de rebondir, vous faites mine de découvrir les problèmes d’encadrement de la pause méridienne soit disant révélés à vous lors de ces réunions.

J’ai la chance, sur le terrain au quotidien, et depuis des années d’échanger avec les enseignants, avec les parents sur tous les sujets concernant l’enfant, qui les préoccupent…Dès le début du lancement de ce dossier, je vous ai mis en garde sur les précautions à prendre…

Si je reviens sur ce dossier, ce n’est pas pour enfoncer le clou de la Berezina, mais pour dire ce qui s’est passé, et pourquoi vous vous êtes pris les pieds dans le tapis !…

1ère erreur : la précipitation, et le canal de communication : Par voie de presse , vous lanciez, en mars dernier votre idée de réorganiser la semaine scolaire avec trois quarts d’heure de classe en moins chaque jour et classe en plus le mercredi matin…sur toute la ville, dès septembre prochain, car vous aviez, avez-vous dit, une fenêtre de tir … 2ème erreur : le choix de la cible Vous êtes obnubilés de contrer le gouvernement et persuadés qu’une ville votant à gauche aux municipales vous aurez suivi comme un seul homme…enseignants compris !



Las, dans tous les quartiers de la ville, vous avez voulu au cours de réunions, dites de concertation avec les lillois, vendre cette idée : réorganiser coute que coute la semaine scolaire selon votre schéma . Ce fut votre troisième et fatale erreur…la méconnaissance des besoins du terrain. - Pour arriver à vos fins, vous vous êtes entourés de grands spécialistes, qui n’ont d’ailleurs pas été très fusionnels avec votre idée, il est vrai très arrêtée… - Vous avez dû aussi « rattraper le coup » d’un manque de dialogue avec les directeurs d’écoles en les convoquant en urgence en mairie le 1ER avril…pour ne pas plomber d’emblée vos réunions de quartier qui démarraient…par une fronde des écoles…



Au bout du compte, vous avez du admettre, quartier après quartier, confrontés que vous étiez à la panique que vous aviez suscitée chez les lillois, et les enseignants qu’il fallait mettre la pédale douce sur ce sujet très sensible :

Vous avez alors temporisé, parlé de libre choix, de laisser du temps à des propositions qui viendraient du terrain, suggérer d’apporter des réponses dans la dentelle, évité un couac final en séparant enseignants et conseillers de quartiers à l’hôtel de ville, vendredi dernier, pour finalement jeter l’éponge dans la presse d’hier….



Le résultat est là : vous êtes arrivés dans les quartiers tel un char d’assaut à la conquête des rythmes scolaires, vous êtes repartis avec un conteneur de doléances à la recherche d’une ou deux écoles sur 84 qui voudraient bien tenter leur chance avec vous…

Mais le comble, c’est qu’au lieu d’en tirer les conséquences, et de vous remettre en cause, c’est que vous faites porter le chapeau au gouvernement…Et ça c’est nouveau ! à l’Inspection Académique !



Nous ne cessons de le dire au cours de nos interventions, vous avez un problème avec la concertation : -Vous décidez d’abord, - vous proposez ensuite et vous vous étonnez toujours d’une liberté citoyenne rétive à vos dictats !…



Il faut en tirer les leçons : Sur ce sujet de l’aménagement des rythmes de vie de l’enfant, notre point de vue, je le répète car je l’ai déjà dit au dernier conseil, se résume à trois exigences : respecter les procédures, amorcer la réflexion par l’évaluation, assurer les écoles de votre soutien sur le long terme…et leur laisser du temps !



1. Tout changement d’aménagement de la semaine doit être décidé par les conseils d’écoles qui doivent s’assurer de l’avis des parents. 2. Vous auriez du amorcer la réflexion des membres de la communauté éducative, en leur donnant une évaluation rigoureuse d’une part - sur la semaine actuelle de quatre jours à LILLE, depuis septembre dernier et ses effets sur les enfants - d’autre part, sur l’expérimentation depuis 95 de l’ARVEJ , sur MOULINS et ses effets sur l’apprentissage scolaire. Vous ne pouvez plus vous contenter d’un seul satisfécit qui peut certes vous faire plaisir, mais qui n’apporte rien aux partenaires pour les convaincre d’engager de telles actions…

Vous auriez pu aussi soumettre à leur réflexion tous les avis, analyses, études, propositions sur ce sujet… Et pas seulement ceux qui collaient à votre réalité…

3. Enfin, troisième exigence, vous auriez du laisser aux écoles le temps de la réflexion et leur apporter l’assurance que vous pourriez accompagner, le cas se présentant, et à long terme, celles qui auraient voulu une modification de la semaine scolaire. Car il fallait prendre l’engagement d’assumer votre soutien dans le temps….

Pour élaborer des projets solides, outre les moyens financiers il faut qu’ils partent de la base, puis il faut accompagner les projets qui peuvent faire boule de neige… Vous auriez du aussi dire clairement et dès le départ aux parents qui paierait les heures non scolaires…



Tout cela, vous le voyez bien, est arrivé comme un pavé dans la mare, car vous avez confondu action politique et action politicienne !

C’est une leçon politique !

Madame le Maire, chers collègues, je vous remercie de votre attention.