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Lors du Conseil Municipal du 25 juin 2012, je suis intervenue pour connaitre les intentions de madame le Maire sur la question des rythmes scolaires, tout en posant les exigences qu'imposaiet un tel changement, pour les enfants, les parents et les enseignants...

Les réponses sont restées vagues, et les Lillois n'en sauront pas plus! Le Conseil Municipal ne sera décidémment pas le lieu des révélations! Peut-être, un jour, dans la presse?

Madame le Maire, chers collègues,

Je suis très surprise, madame le Maire, de ne pas vous voir autoriser monsieur le Député Yves Durand, maire de Lomme, à nous parler de l'entrée dans la semaine de cinq jours de ses écoles La Fontaine-Lamartine...pour la prochaine rentrée scolaire...

La question est pourtant d'actualité! qu'allez-vous faire, à Lille?

Il est vrai que la dernière fois que vous aviez parlé, aux Lillois, de changement des rythmes scolaires, c'était pour, en quatre mois, les généraliser sur toute la ville! Et les Lillois, bousculés et mécontents d'être mis au pied du mur, vous avaient dit non!

Il serait cependant dommage de passer l'initiative de Lomme, en catmini... Car, les parents, à la veille des grandes vacances scolaires, sont en expectative, suite aux annonces répétées de monsieur le Ministre Vincent Peillon, ...

La modification des rythmes de vie de l’enfant est un sujet très sensible, car il transforme profondément la vie quotidienne des enfants et des familles....

Cet important changement peut être profitable à l'enfant si, outre le respect du rythme de vie journalier, hebdomadaire et annuel, il se décline sur un grand projet d'éducation à la santé porté par la ville qui pourrait ainsi renforcer l'action des partenaires éducatifs en rendant l'enfant plus réceptif aux apprentissages.

C'est le premier point.

Le deuxième point est que toute modification des rythmes de vie de l'enfant doit reposer sur quatre exigences :

1. Première exigence: La CONCERTATION. Un tel projet qui bouleverse les rythmes de vie des enfants et des familles, doit être décidé par les conseils d’écoles qui doivent s’assurer de l’avis des parents, et des acteurs éducatifs. Seule la concertation avec tous les partenaires favorisera l'adhésion au projet, sa qualité et sa pérennité. J'espère que le gouvernement aura la sagesse de prendre cette voix...

2. Deuxième exigence: Les FINANCES. Quel budget êtes-vous prête à consentir pour ce grand dossier? D'autant que les moyens financiers, seront à pérenniser. Or, pour Victor Duruy, vous avez dû réduire la voilure financière, par rapport au projet de 1995... Aujourd'hui, avec la nouvelle expérimentation sur Lomme, c'est 2 écoles supplémentaires et un budget annuel de 200.800 euros qui s'ajoute... Vous savez bien que pour des projets de qualité, vous ne pourrez pas faire d'impasse sur la mise à disposition d'animateurs formés et diplômés, l'ouverture de locaux adaptés, et qu'il faudra dire, très clairement, avant, aux parents qui paiera les heures non scolaires…

3. Troisième exigence: Il faut TIRER PARTIE DE L'EXPERIENCE Lilloise. Vous devez nourrir la réflexion des membres de la communauté éducative, en leur donnant , enfin, une évaluation rigoureuse et externe sur l’expérimentation de l’ARVEJ , sur MOULINS, en positif, comme en négatif, restant honnête sur les effets de cette expérimentation sur l’apprentissage scolaire. Vous ne pouvez plus vous contenter d’un seul satisfecit n’apportant rien aux partenaires, qui doivent pouvoir tirer partie, concrètement, de l'expérience des autres pour construire leur propre projet…

4. Enfin, quatrième exigence: UN PARTENARIAT DE PROXIMITE. Quelles sont les associations culturelles et sportives, par quartier, qui voudront être associées aux projets initiés, leur nature influera sur les activités, car il ne serait pas judicieux de fatiguer l'enfant avec des déplacements quotidiens à travers toute la ville, par ailleurs coûteux et chronovores. C'est dans la richesse associative, culturelle, ou sportive, de proximité et avec les équipements près des écoles que les projets doivent pouvoir s'épanouir.

Madame le Maire, les Lillois doivent vous entendre sur cette question majeure qui pourrait concerner la vie quotidienne de toutes les familles de notre ville...

Resterez-vous à ces deux expériences : une sur Lille et l’autre sur Lomme ?

Allez-vous initier la généralisation de la semaine de cinq jours à Lille, en répondant, par exemple, à un éventuel appel à candidature Nationale et expérimentale du gouvernement sur le sujet?

Pour cette délibération nous vous proposons un amendement qui, s’il était accepté, permettrait notre vote…J’ai souligné l’importance de la concertation, or dans la Charte annexée à votre délibération, il est écrit, pour le partenaire Education Nationale : « Les enseignants s’engagent à promouvoir le dispositif ATE auprès des familles. »

Que l’information circule, c’est normal, mais le principe même d’une expérimentation est d’en faire une évaluation et d’en accepter le positif, comme le négatif. Le choix du pilotage de l’évaluation repose déjà sur une chrono biologiste favorable au dispositif des cinq jours, je souhaiterais que la liberté de jugement et d’expression des enseignants restent préservée… Il ne peut y avoir de « marche forcée » vers les cinq jours. C’est au vu des résultats qu’il faut créer l’adhésion, et elle se fera si les résultats sont positifs, mais pas en imposant une contrainte politique, dès le départ .

Je vous propose donc la phrase suivante: « Les enseignants s’engagent à informer les familles sur le dispositif ATE »

Merci pour vos réponses...