Au Conseil Municipal du 6 février 2012-02-01, je suis intervenue sur la
Délibération du Contrat Urbain de Cohésion Sociale 2012
Madame le Maire, chers collègues,
Le rapport de l’Observatoire National des Zones Urbaines Sensibles avait fait partie de nos échanges en 2011 sur le CUCS, il affirmait que, globalement, les quartiers comblaient progressivement leur écart en matière de réussite scolaire et que le programme de rénovation urbaine avançait… Tout cela pouvait augurer, pour Lille, de s’occuper alors plus prioritairement, pour cette année, d’un autre volet du CUCS… Car j’avais aussi retenu, dans ce rapport, que l’emploi restait toujours le problème numéro 1.
Le comité interministériel à la ville du 18 février dernier rappelait aussi que la première des priorités des CUCS devait être l’emploi. Le rapport CIRESE avait, lui, en 2009, mis l’accent sur cette fragilité du CUCS Lillois, en y ajoutant la Santé.
Ma question est simple : Avez-vous tenu compte de ces rapports, bilans, et autres aides pour remédier à ce déficit ? Que proposez-vous de plus, de différent, de mieux pour que ce CUCS 2012 marque un fléchissement majeur des actions vers l’emploi ? Bref, avec les actions que vous nous soumettez ce soir, allez-vous contribuer à réduire l’écart entre les populations qui ont la tête hors de l’eau et les autres ?
Ouvrons le dossier CUCS sur l’emploi.
Il se résume à 15 actions, dont trois nouvelles, quand même, pour un montant de 357.573 euros…Même en 2011, vous aviez fait un peu mieux, avec 24 actions… Quant à la région, dont le développement économique est la première compétence, elle vous aide avec un petit 12.800 euros…
Il n’est pas responsable de dire : l’emploi, c’est pas nous, c’est le gouvernement…Les Lillois auront l’occasion de choisir la politique nationale qu’ils désirent, lors des prochaines élections présidentielles. Mais, quel que soit le vainqueur, vous ne pouvez pas vous dédouaner de cette tâche, en étant Maire d’une ville qui reste confrontée massivement, et depuis plusieurs années, dans les quartiers en difficultés, au chômage.
Le CUCS est un outil, vous devez l’utiliser à l’endroit pour plus d’efficacité politique!
Dans ce CUCS Lillois, je ne vois qu’une succession d’actions, qui mènent le CUCS Lillois et non l’inverse…Cela ne me convient pas, car je sais, la somme des énergie engagées, du volontariat, du temps passé à vouloir relever le défit de l’inégalité des vies dans notre ville, le CUCS Lillois est porté à 88% par notre riche tissus associatif. Mais le terreau associatif ne peut pas faire pousser autant d’emplois que le terreau de l’entreprise. Epauler à la création de PME et PMI est la seule piste durable, en matière de résorption du chômage…Vos actions, en matière d’emploi devraient se trouver sur ce créneau.
Je regrette de ne pas trouver, dans ce CUCS 2012, une inventivité politique forte sur ce volet… L’autre point sur lequel je souhaitais aussi intervenir, est la faiblesse du volet Santé…66.678 euros, c’est le parent pauvre de ce CUCS !
J’ai déjà eu, d’ailleurs, l’occasion de souligner la faiblesse de votre politique municipale, en matière de santé, notamment dans le PEG…Où, elle est traitée, à la marge.
Le cabinet CIRESE, en étudiant le CUCS avait lui aussi pointé ce retard, en matière de santé…
Vous avez un problème d’efficacité, car il y a peu d’entrecroisement entre les différentes actions, et il y a une absence de stratégie politique intégrant l’indicateur : santé //population.
Il y a pourtant matière à action : l’accès aux soins, la santé mentale, la nutrition, la promotion de la santé, la coordination et la mise en réseaux des acteurs, la prévention des conduites à risques et des toxicomanies…
Toutes ces thématiques, plus ou moins traitées dans le CUCS mériteraient que l’on mette sur pied un Plan Local Lillois de Santé Publique, fédérateur, qui pourrait, pourquoi pas, inclure le conseil lillois de santé mentale, créé le 13 décembre dernier.
Madame le Maire, chers collègues, merci pour votre attention.