Marianne02.jpegLe politologue Gilles Kepel,de l’Institut Montaigne, s'est, de nouveau, immergé à Clichy-sous-Bois et Montfermeil, épicentre de la crise des banlieues en 2005.

Il souligne la place dominante de l'islam dans la vie quotidienne de la population, qui « fournit repères collectifs, morale individuelle, lien social, là où la République a multiplié les promesses sans les tenir ».

Il montre que c’est à partir des repères fixés par la croyance religieuse, plus structurante – aux yeux de la population- que la croyance républicaine, que les hommes et femmes de ces quartiers ont établi leur mode de vie.

Une mise à l’écart de la République ressentie qui a intensifié la pratique religieuse : plus de mosquées, plus de halal, pratique du Ramadam accrue… Un recours au « religieux », vécu comme une compensation au sentiment d'indignité sociale, politique et économique » qui a instauré une frontière morale entre ce qui est permis et ce qui est autorisé… « Une logique d’enfermement et de communautarisation »

Gilles Kepel appelle à une mobilisation des pouvoirs publics, des entreprises et des citoyens pour répondre aux difficultés des quartiers sensibles. Car malgré une restructuration urbaine intense, ''« le sentiment dominant reste celui d'une relégation".''

La question est : comment faire pour que cette population, notamment la jeunesse, entre de plain-pied dans le monde du travail moderne ? Par l'éducation, dès la petite enfance, là où se joue une grande part de la réussite ou de l'échec, en particulier pour les familles de primomigrants, les plus fragiles, où les mères travaillent et les enfants sont livrés à eux-mêmes ou confiés à leur grande soeur.

"Si l'Etat n'agit pas sur l'éducation, ce qui a été fait de formidable sur le bâti n'aura servi à rien. »

La présidentielle 2012 ne pourra pas faire l’impasse sur cette problématique .

Pour info, à l'agenda de Dominique de Villepin : Vendredi 21 octobre : 19 h 30 : Après une déambulation dans le quartier du Petit Nanterre, intervention de Dominique de Villepin à l’école La Fontaine à Nanterre sur les banlieues, à l’invitation de l’association Zy’Va.