NVPDDV.jpegDe De Gaulle à Pompidou, en passant par Dominique de Villepin, Chirac ou Mitterrand, la littérature a souvent offert à nos hommes politiques l’évasion, la référence, voir le réconfort à l’exercice ingrat de la politique…

Cette part de réflexion, nourrie par les oeuvres de nos grands classiques littéraires les a inévitablement façonnés…

De la lecture des classiques à l’écriture, certains ont franchi le pas, en flirtant par exemple, avec la poésie, et cette prouesse intellectuelle leur confère assurément une maîtrise de la pensée et une aptitude à dire les choses qui nous ravit, et qui nous rassure.

Au fil de toutes ces lectures et écritures qui ont été les leurs, j’aime à penser qu’ils ont été plus sensibilisés, plus conscients, plus imprégnés de la condition humaine. Savoir mettre des mots sur nos émotions, nos désirs, nos malheurs, me conforte dans l’idée qu’ils nous comprennent mieux que d’autres.

Les Suédois considèrent que c’est une bizarrerie qu’ont les politiques français d’accorder une telle force à nos classiques littéraires dans les débats d’aujourd’hui, où le passé est ainsi réveillé.

Il y a quelques temps Nicolas Sarkozy avouait aux français son supplice à la lecture de Madame De Clèves, et ses propos ont choqué nombre de français qui se sont rués sur ce classique de Madame LaFayette, ainsi ressurgit des bibliothéques…

Il n’est pas un politique aujourd’hui qui, s’il veut donner au peuple de France une image valorisée de lui-même, ne succombe à cette obligation d’écrire…fusse en faisant appel, en toute discrétion ( car, c’est plus embêtant en terme de crédibilité intellectuelle…), à une « plume ». Nous sommes d’ailleurs régulièrement informés par la presse des livres de chevet que nos hommes et femmes politiques souhaitent lire en vacances… Comme si leur choix pouvait leur conférer une aura particulière, en nous informant sur leurs tendances littéraires…

Mais ce refuge littéraire, qu’il s’exprime par la lecture ou l’écriture, les a-t-il rendus plus aptes à exercer leur fonction politique ? Je dirais que oui, puisqu’il leur permet, en aiguisant leur pensée, de mieux communiquer, et d’asseoir leur vue politique sur leur connaissance des forces et des faiblesses humaines dans la société d’hier et d’aujourd’hui.

Ensuite, à la question : ce refuge littéraire les a-t-il rendus meilleur homme politique ?

Une chose est sûre, le passé nous montre que sans la littérature, il n’y a pas de liberté intellectuelle, et sans liberté intellectuelle, il n’y a pas de liberté politique.

Le pluralisme politique est à l’image du pluralisme littéraire, il y en a pour tous les goûts. C’est ce pluralisme qui reste le garant de la démocratie. Certains hommes politiques, par le passé, ont voulu confisquer aux hommes cette indépendance d’esprit et cette liberté de penser, l’histoire n’est pas si lointaine, en 1933, où le pouvoir Nazi, en souhaitant réaliser le programme d'uniformisation intellectuelle du pays, livrait aux flammes les livres considérés comme "déviants" par rapport à l’idéologie aryenne et la tradition allemande.

Liberté chérie… passe par le livre.

Alors, homme ou femme, politique ou non, lisons ! Et, pour ceux qui le peuvent, écrivez !