terrasses.jpegConseil Municipal du 23 mai 2011

Madame le Maire, chers collègues,

Une charte des terrasses qui prenne en compte, à la fois l’intérêt général et l’intérêt du commerce Lillois devrait relever du bon sens…Et je ne remets pas en cause la nécessité d’en avoir une…ni les enjeux à respecter en matière de sécurité pour la circulation…

Mais après 24 réunions, et 2 années de tentative de concertation, ce dossier qui est passé tel une patate chaude, des mains de monsieur MUTTEZ, responsable du commerce Lillois, à celles de monsieur RICHIR, responsable des fêtes et de l’animation…Ce dossier s’oriente vers une charte de dupes.

D’ailleurs comment les commerçants pourraient-ils être d’accord sur une charte qui ira à l’encontre de leurs intérêts ? J’ai dialogué avec beaucoup de cafetiers et restaurateurs du centre ville, ils sont tous amers et ils ne comprennent pas une politique « à la hussarde » - qui va détruire des emplois- au service de votre seule obstination à voir fleurir dans notre centre ville des parasols, alors que les solutions qu’ils proposent sont sensées et justifiées.

Quels sont les problèmes ?

Vous vous focalisez sur des parasols, mais n’apportez pas d’assurance aux commerçants sur les conséquences de votre choix en matière de Sécurité et de Responsabilité, en cas d’accident… Ces parasols sont peut-être beaux et esthétiques, très décoratifs chez BOCUSE, à LYON, mais ils ne sont pas adaptés à notre région venteuse et pluvieuse, les ¾ de l’année, même avec d’élégants pare-pluie transparents .

D’ailleurs ceux du Casino Barrière de Lille ne s’ouvrent qu’en cas de soleil ! Ils sont fermés quand il pleut, quand il y a du vent, et l’hiver quand il neige…Vous pouvez aller vérifier auprès du personnel du casino… Leur utilisation est restrictive…

Ces parasols ont aussi une notice d’utilisation très stricte… Elle stipule expressément leur fixation sur un fondement en béton enterré à 40, voir 50 cm de profondeur, doté d’ un poids de lestage de 580 kilos…Sous peine de voir, au premier coup de vent des accidents se produire… Et se poser alors la question de la responsabilité…

Je comprends votre réticence à souscrire à cette exigence de sécurité : il vous faudrait transformer en gruyère le périmètre piéton… et creuser des dizaines de trous dans toutes les rues de notre centre-ville, car la solution d’une fixation du parasol sur une plaque rivée par 4 vis dans nos pavés ne tiendra pas…

Votre obstination se fera-t-elle aux dépends de la sécurité ou avec ces forages intempestifs?

Il faudra bien admettre, madame le Maire, que votre « planter de parasol » est à revoir, il ne convient pas à notre ville ! Autre problème: celui lié aux conséquences économiques et aux pertes d’emplois :

Vous affirmez, micros ouverts, avoir pour priorité N°1 : l’emploi dans notre ville… Mais c’est sans état d’âme que vous vous apprêtez à liquider, près de 30 % emplois dans ce secteur.

 En demandant aux commerçants de remiser leurs stores bans pour l’achat – essentiellement- de vos parasols, vous savez pertinemment que lorsque les averses tomberont, les clients ne se presseront pas pour s’asseoir dessous... car ils seront inévitablement rincés de tous côtés. Le Store Ban, contrairement au parasol, n’a pas ce défaut, et une récupération des eaux pluviales était en outre possible par gouttière…

- Conséquence logique : s’il a moins de clients, le commerçant fera moins de chiffre d’affaire, et devra opter pour des contrats saisonniers en lieu et place de contrats en CDI actuellement. Vous favoriserez donc le licenciement…

- Vous faites aussi fi des dépenses financières conséquentes de certains restaurateurs qui ont investi parfois jusqu’à 100.000 euros, il y a quelques années pour équiper leur terrasse et qui vont devoir remettre la main au porte monnaie, avec un nouvel effort financier de 50 à 70.000 euros pour l’achat de vos parasols…



Enfin dernier problème : la définition même du mot concertation En conseil privé, vous assurez que tout le monde est d’accord avec vous, qu’ils « auraient tous signé »…C’est faux !

1.Vous passez outre une pétition de commerçants de plus de 200 signatures, et de celle sur Facebook, vous abritant derrière le paravent du syndicat de l’UMIH, ou autres, qui ont baissé pavillon dans cette affaire…Les commerçants , même s’ils y sont « affiliés », sont loin d’être convaincus par les mesures que vous voulez prendre!

2.Vous ne leur donnez aucun délai, non plus, pour le problème du chauffage des terrasses. Alors que les directives européennes donnent jusqu’en 2015 pour le passage du chauffage gaz au chauffage électrique, vous exigez la mise en application de cette mesure dès le 1er janvier 2012 ! Ne leur laissant aucun répit dans le temps qui pourrait leur permettre un étalement financier sur plusieurs années.

3.Vous avez fait passé vos réunions pour des réunions de concertation, alors qu’elles n’étaient que des réunions alibis destinées à faire passer vos décisions, actées bien en amont. Hélas, ce n’est pas au nombre de réunions que l’on peut mesurer la qualité d’une concertation, mais bien par la qualité de l’écoute, la compréhension et l’équilibre des efforts consentis de part et d’autre…

Nous nous orientons vers une charte que vous souhaitez, mais qui ne satisfait en rien les considérations d’intérêt général ou particulier puisqu’elle ne pourra ni satisfaire une clientèle en recherche de confort, ni une profession en situation économique précarisée par votre seule volonté politique.…

Mesdames messieurs, je vous remercie pour votre attention.