securite_publique.jpg Au conseil municipal du 20 septembre je suis intervenue pour dénoncer une position dogmatique, d'un côté, ou d'affichage, de l'autre :

Madame le Maire, chers collègues,

La sécurité est une thématique importante, d’actualité en cette rentrée politique. J'ai bien lu, en début de conseil, la question de monsieur Decocq, et entendu votre réponse, madame le Maire… permettez que je prenne quelques minutes pour donner notre position sur ce sujet qui nous concernent tous .

Votre discours, à l’un comme à l’autre, nous parait réducteur : d’un côté une vision de la sécurité dépourvue d’un outil important : la vidéo surveillance sur les endroits publics sensibles et identifiés, et de l’autre une politique Nationale qui ne s’appuie pas sur des effectifs de policiers suffisants.

Pourtant des éléments structurants et des rapports internes du ministère de l’intérieur pourraient , nous montrer le chemin à suivre.

A l'été 2009, une UTEQ (Unité Territoriale de Quartier) était installée à Lille-Sud comprenant 21 policiers.

Rappelons que les UTEQ à l'initiative en 2008 de madame Michèle Alliot-Marie avaient pour mission, sur le territoire français, de lutter contre la délinquance, de favoriser le dialogue et de rétablir un lien de confiance avec la population, et monsieur Vicot nous en a parlé tout à l’heure.

Cette UTEQ, sur notre ville, fut suivie de deux groupes locaux de traitement la délinquance (GLTD), à Lille-Sud et à Wazemmes.

Résultat sur la ville, au bout d'une année : - 1,1 % pour la délinquance générale, dont - 7,47 % pour la délinquance de proximité (vols, dégradations, etc.). Ce n'est pas très probant pour la délinquance générale, comme résultat, mais c'est un léger progrès.

Ces UTEQ vont bientôt se transformer en BST (Brigades spéciales de terrain), selon la formulation de monsieur le Ministre de l’Intérieur, mais sans être cantonnées à un quartier, et elles auront une vocation essentiellement répressive. Elles seront également moins nombreuses, et ... plus étalées donc sur le terrain.

Pourtant un rapport confidentiel du ministère de l'intérieur de janvier 2010 recommandait le développement d'une police de terrain ... et louait les Unités Territoriales de Quartier :

Je cite : « Les Uteq ont prouvé à la fois leur utilité et leur efficacité ainsi que leur inscription plus ou moins confirmée dans le tissu social des quartiers. Elles constituent des outils tactiques intéressants, mais qui ne peuvent prendre tout leur sens que s'ils sont utilisés dans le cadre d'une stratégie locale claire...Pour les 29 territoires Uteq étudiés, la délinquance de proximité a globalement baissé de 6,8% ».

Nous sommes encore loin de la police de Chicago qui a des résultats indiscutables, parcequ'elle s'appuie aussi sur les habitants des quartiers qui sont partie prenante de leur sécurité.

Beaucoup de Maires, de droite comme de gauche étaient pourtant satisfaits des UTEQ, Alain Juppé à Bordeaux souhaitait, au début du mois, je le cite : « le développement d'un "maillage territorial", qu'on "appelle cela police de proximité ou autrement."
Et il ajoutait « Quand le gouvernement a annoncé la mise en place des UTeQ, ces unités territoriales de quartier qui doivent justement assurer une présence policière quotidienne dans les zones sensibles, tous les maires ont applaudi des deux mains, moi le premier". Fin de citation.

La fermeté n'exclue ni le dialogue, ni le contact avec les citoyens, et on ne résoudra pas les problèmes d'insécurité, à Lille, comme ailleurs, avec une politique Nationale qui invente de nouvelles structures pour mieux se délester de ses effectifs policiers, ni avec votre position à Lille, madame le Maire, quand vous rejetez l’installation de la vidéo surveillance sur la voie publique vous arque boutant sur un principe idéologique.

Il est indiscutable que la vidéo surveillance est un outil, qui, à côté d’autres, peut faire  preuve de son utilité, dès lors qu’elle est utilisée avec mesure et précaution, la ville de Lyon, dirigée par un Maire socialiste, l'a bien compris, et elle en fait un outil de sécurité, puisqu'elle y consacre 7 millions d'euros par an...Et vous affirmez madame le Maire, que ce serait en pure perte ? Je ne peux y croire.


. Le pragmatisme et la volonté politique, devraient davantage éclairer les choix politiques que ce soit au niveau des villes, ou au niveau de l'état, pour le bénéfice des citoyens, qui eux, attendent des résultats.

Madame le Maire, chers collègues, merci de votre attention.